Nouveau plan de mesures sur le cormoran

Un nouveau plan de mesures sur le cormoran, valable aussi pour
l’été, a été défini pour l’ensemble de la Suisse. Si, comme en
hiver, l’effarouchement de cet oiseau piscivore reste possible le
long des cours d’eau et au bord des petits lacs, le cormoran et les
autres oiseaux aquatiques doivent toutefois pouvoir évoluer et
nicher en toute tranquillité au bord des grands lacs et des retenues
fluviales.
Elaboré sous la direction de l’OFEFP par des
représentants de la pêche, de la protection des oiseaux et des
autorités cantonales, ce plan de mesures tient compte du fait que
les cormorans sont aujourd’hui de plus en plus nombreux à passer
l’été en Suisse. La formation d’un comité de résolution de conflits
est également prévue.

Cormorans et pêcheurs utilisent la même ressource: les poissons. Un
cormoran en ingurgite pas moins de 500 grammes par jour. Les
conflits d’intérêts avec les pêcheurs sont donc prévisibles. Un
premier plan de mesures a été élaboré en 1995. Celui-ci définit des
lignes directrices visant à contrôler la population de cormorans
afin de ne pas perturber les autres oiseaux aquatiques et permettre
de protéger les espèces piscicoles menacées. Appliquées par tous les
cantons, ces lignes directrices ont donné de bons résultats, comme
le prouve le suivi du plan de mesures. La situation a toutefois
évolué: il est de plus en plus fréquent de rencontrer des cormorans
qui passent l’été en Suisse (voir encadré). C’est pour cette raison
que le groupe de travail « Cormoran et pêche », composé de
représentants de l’administration, de la protection des oiseaux, de
la pêche et de la recherche, a procédé à une révision du plan de
mesures de 1995 pour l’adapter aux nouvelles conditions.

Le plan de mesures vise à détourner la population de cormorans
desdites « zones d’intervention » – cours d’eaux et petits lacs
d’une superficie inférieure à 50 hectares avec donc une population
piscicole menacée – vers les « zones de non-intervention » – lacs de
plus de 50 hectares et retenues fluviales. Cette subdivision,
valable pour l’hiver depuis 1995, est désormais étendue aux mois
d’été. Dans les zones d’intervention, les cormorans peuvent être
tenus à l’écart par une présence humaine sur la berge ou dans des
bateaux, par des tirs destinés à les effaroucher, mais également par
des tirs destinés à les tuer. Dans les autres zones, les populations
de cormorans doivent, tout au long de l’année, être surveillées et
protégées de toute perturbation. Cette mesure permet également
d’éviter de porter préjudice à d’autres espèces d’oiseaux partageant
les mêmes habitats.

Comité de résolution de conflits en cas de situations imprévisibles
Le passé a montré qu’il était difficile de pronostiquer l’évolution
des populations de cormorans et leur comportement. C’est pour cette
raison que le nouveau plan de mesures prévoit également qu’un comité
de résolution de conflits se réunisse lorsque certains critères sont
remplis. Le comité est composé de représentants de l’OFEFP, de la
Fédération suisse de pêche FSP, de l’Association Suisse pour la
protection des oiseaux ASPO/BirdLife Suisse, du canton concerné et
d’éventuels experts. Le comité de résolution de conflits se réunit
lorsque le nombre de colonies de cormorans en Suisse passe à plus de
4 ou que le nombre de couples de cormorans passe à 100, que les
pêcheurs professionnels subissent des dégâts importants ou que
d’autres problèmes extraordinaires surgissent.

Le nouveau plan de mesures 2005 est soutenu par l’ensemble des
membres du groupe de travail « Cormoran et pêche » (voir encadré) et
fait office de recommandation pour les cantons concernés. Seule
l’Association suisse des pêcheurs professionnels n’a pas approuvé le
rapport.