L'homme oiseau

Yves Rossy, tentera ce 25.11.2009 de rallier l’Afrique à l’Europe entre Tanger (nord du Maroc) et Atlanterra (sud de l’Espagne) avec une aile à réaction. Surnommé « Fusionman », cet homme-oiseau âgé de 50 ans sera lâché mercredi vers 13h30 locales d’un avion -un monomoteur Pilatus PC-6- volant à environ 2.000 mètres d’altitude au-dessus de l’Atlantique.

Une fois les mini-réacteurs de son aile-volante allumés, Yves Rossy atteindra une vitesse de croisière de 220 km/heure. Si tout se passe comme prévu, « Fusionman » devrait -treize minutes plus tard- pouvoir couper ses moteurs, ouvrir son parachute et atterrir en Espagne.

Le trajet retenu pour relier l’Afrique à l’Europe n’est pas le plus court possible puisque la distance entre Tanger et Atlanterra est de 38 kilomètres. Le détroit de Gibraltar, plus à l’est, n’est large que de 14,4 kilomètres.

Ses accompagnateurs soulignent qu’il s’agit là d' »une suite logique » de sa traversée réussie de la Manche, le 26 septembre 2008 entre Calais (France) et Douvres (Angleterre).

L’aile volante, fabriquée en fibres de carbone, a une envergure d’environ deux mètres et peut atteindre une vitesse maximale de 300 km/heure en descente. Elle est propulsée par quatre mini-réacteurs Jet-Cat P200, fonctionnant au kérosène et développant chacun 22 kg de poussée, précise l’équipe technique d’Yves Rossy sur son site internet.

L’aile est orientée par les mouvements du corps du pilote, qui dispose également d’une manette des gaz pour les réacteurs, est-il encore indiqué.

Un hélicoptère suivra cette tentative de traversée et transportera une équipe de sauvetage qui interviendra en cas d’incident et d’amerrissage inopiné. Un autre hélicoptère filmera le vol d’Yves Rossy avec une caméra gyrostabilisée.

Les principaux dangers de cette traversée sont « la vrille, la perte de contrôle » de l’aile et « la panne de réacteur », a déclaré Yves Rossy dans un entretien téléphonique avec l’AFP.

« Mais j’ai toujours un plan B, a-t-il souligné. Je peux larguer mon aile et ouvrir mon parachute. Si je dois me poser dans l’eau, on viendra me chercher ».

« C’est très attirant, au niveau de la symbolique, de relier deux continents », a ajouté Yves Rossy, ancien pilote de chasse sur Mirage III et aujourd’hui commandant de bord (en congé sabbatique) sur Airbus chez Swiss.

A terme, Yves Rossy veut faire partager sa passion et rêve de « faire du vol de patrouille ». « Imaginez, aller avec 3 ou 4 copains tourner autour des nuages. Dix ou quinze minutes de totale liberté. Ca doit être extraordinaire… »

Selon lui, l’aile à réaction peut, à terme, devenir « un objet ludique, une moto de l’air, un jet-ski de l’air ».
(AFP)

Les photos à Bex (Suisse) dans /Divers /Jetman

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