Les îles en Suisse

Le nombre des îles en Suisse est surprenant: les cartes nationales au 1:25’000 de l’Office fédéral de la topographie n’en recensent pas moins de 311, dispersées sur nos lacs, grands et petits, et nos cours d’eau. La plus étendue est l’île Saint-Pierre, avec plus de 1,5 km2, tandis que la plus modeste, de surcroît anonyme, s’étend sur moins de 50 m2. Un grand nombre d’îles ne figurent même pas sur ces cartes.

La question qui se pose est la suivante: quelles sont les conditions à remplir pour qu’un coin de terre, un rocher ou un bloc de glace détaché d’un glacier puisse prétendre au nom d’île? Est-ce sa taille qui est déterminante ou sa structure géologique?

Cette incertitude est aussi le lot des bureaux officiels qui, de par leurs fonctions – réalisation des cartes nationales, réglementation de l’économie hydraulique, de l’affectation des zones ou des questions écologiques.

Lorsqu’on demande selon quels critères une île est définie comme telle, les réactions sont celles d’étonnement, de perplexité et un certain embarras. Réponse: «Personne ne nous a jamais posé cette question. Non, il n’existe pas de définition officielle de la notion d’île, nous n’en avons jamais ressenti le besoin.»

La plupart de ces instances s’en tiennent à des considérations pratiques, comme le montre l’exemple de l’Office fédéral de la topographie: sur ses cartes nationales figurent les îles dont l’étendue permet d’en donner une image fidèle à l’échelle. Cette règle s’applique en premier lieu aux îles lacustres. Les îles fluviales, dont la taille est soumise à des variations, sont souvent dessinées de manière simplifiée.
Sources: www.sbo.ch