Rivières et lacs vaudois : évolution 1980-2000

Moins de phosphore, d’azote et de matières organiques : en 20 ans, l’état de santé des lacs et cours d’eau vaudois s’est nettement amélioré même s’il n’est pas encore revenu au niveau des années 40, état de référence en la matière.

De nouvelles substances toxiques, comme les pesticides ont fait leur apparition ces dernières années, nécessitant l’élaboration et l’application d’autres mesures, en plus de celles liées à l’épuration des eaux usées.Six milliards de francs ont été investis depuis une quarantaine d’années pour l’épuration des eaux usées. Cet investissement se traduit aujourd’hui par une nette amélioration sur le plan biologique: des espèces d’invertébrés qui prédominaient jusqu’à la fin des années 40 commencent à recoloniser le fond de certains lacs et cours d’eau.

Dans le Léman et le lac de Neuchâtel, la quantité d’espèces indicatrices d’eau propre a doublé entre 1980 et 1992, répondant à la baisse des concentrations en phosphore. Dans les autres lacs, mis à part Lioson, la diversité biologique n’a guère évolué malgré la baisse du phosphore et seules les espèces résistantes aux pollutions sont présentes. Morat, Joux, Bret et Chavonnes sont des lacs peu profonds et donc vulnérables à toute pollution.

La qualité biologique des rivières vaudoises s’est globalement améliorée ces 20 dernières années grâce notamment à l’efficacité accrue des stations d’épuration. Si la baisse du phosphore a permis le retour d’une plus grande diversité d’invertébrés, la présence de pesticides et de micro-polluants constituent une nouvelle menace pour les cours d’eau et la biodiversité.

Pour enrayer ce phénomène et atteindre l’état de référence des années 40, plusieurs mesures complémentaires à l’épuration des eaux devront être prises. Dans ce sens, le Département de la sécurité et de l’environnement finance une étude pilote sur le cours d’eau Boiron de Morges dont les conclusions pourraient faire école ailleurs. Il a également élaboré le concept cantonal de revitalisation qui, par une approche intégrée, permettra d’introduire des mesures propres à rendre l’environnement des rivières plus proche de leur état naturel.

L’ensemble de ces mesures vise un but commun : la préservation des ressources hydriques. La qualité des eaux superficielles et des eaux souterraines est souvent liée : la diversité biologique constitue dès lors une sentinelle avancée qui permet de détecter à temps des menaces sur les eaux souterraines.

Source: dse.vd.ch