WASHINGTON – L’Argentavis Magnificence, le plus gros oiseau de tous les temps aujourd’hui disparu, dont la taille était comparable à celle d’un petit avion, volait comme un planeur, ont conclu des chercheurs américains et canadiens dans une étude publiée lundi.
L’Argentavis, un oiseau de proie de 70 à 72 kg dont l’envergure des ailes atteignait sept mètres, sillonnait le ciel d’Argentine il y a six millions d’années.
Jusqu’alors les paléontologues pensaient en analysant les fossiles que sa masse musculaire par rapport à son poids était insuffisante pour battre ses immenses ailes suffisamment vite et pouvoir décoller avec sa seule force.
Mais les caractéristiques physiologiques de l’oiseau montrent qu’il était pourtant bien adapté pour voler, doté notamment d’une ossature légère et de plumes de vol ou rémiges dont la longueur atteignait 1,50 mètre.
Les scientifiques ont déterminé qu’il pouvait planer en comparant des paramètres déduits des fossiles à un logiciel aéronautique et à des modèles informatiques reproduisant le vol plané de quatre grands oiseaux de proie d’aujourd’hui comme le condor de Californie et le vautour.
L’Argentavis décollait en courant sur des terrains en pente comme le font les pilotes de deltaplanes et utilisait des courants d’air ascendants fréquents au Miocène, une époque de l’histoire terrestre durent laquelle le climat était plus chaud qu’aujourd’hui.
Il pouvait aussi se lancer d’un endroit perché pour prendre de la vitesse, selon les auteurs de l’étude parue dans les Annales de l’Académie nationale américaine des sciences (PNAS) daté du 2 juillet.
Les chercheurs, dont Kenneth Campbell du Musée d’histoire naturelle de Los Angeles, ont calculé que l’Argentavis pouvait atteindre une vitesse record en vol de 67 km/h et parcourir en planant jusqu’à 200 km par jour.
Porté par les courants chauds ascendants, l’Argentavis pouvait aussi en volant en cercle, et sans effort, atteindre une altitude de deux à trois mille mètres comme le font aujourd’hui les condors et les vautours.
Pour atterrir, l’Argentavis devait probablement s’aider de vents contraires pour freiner sa vitesse et compenser l’insuffisance de sa masse musculaire afin de se poser en douceur.
Doté d’un bec gigantesque, il pouvait se nourrir de proies de la taille d’un gros poulet.
(©AFP / 02 juillet 2007)