Nourrir les oiseaux en hiver

Fauvette à tête noireNourrir les oiseaux en hiver peut avoir des conséquences sur l’évolution des espèces que n’imaginent sans doute pas ceux qui font ce geste bien intentionné. Une nouvelle étude sur la fauvette à tête noire, confirme que la nourriture offerte dans les jardins britanniques est en train de séparer une population de fauvettes en deux.

Une fauvette à tête noire photographiée en France, dans le Pas-de-Calais.

Une fauvette à tête noire photographiée en France, dans le Pas-de-Calais. (AFP/Denis Charlet)
Les fauvettes à tête noire (Sylvia atricapilla) qui se reproduisent en Allemagne et en Autriche migrent vers le sud pendant l’hiver, en Espagne et au Portugal. Cependant une partie de ces oiseaux migrent en Grande-Bretagne depuis les années 60: cette route est en effet plus courte pour les fauvettes d’Europe Centrale qui ont bénéficié de la nourriture disposée par la main de l’homme et qui ont donc survécu au froid de l’hiver britannique.

De précédents travaux ont montré que ces deux routes migratoires sont en train de séparer deux groupes d’oiseaux, ceux qui migrent en Grande-Bretagne étant de retour plus tôt, ils ont tendance à se reproduire entre eux.

L’équipe de Martin Schaefer, de l’Université de Fribourg (Allemagne), a comparé les gènes des deux groupes de fauvettes, qui passent la belle saison dans les mêmes forêts allemandes. Malgré cette proximité, la séparation entre les deux groupes selon la destination de la migration est très nette, expliquent Schaefer et ses collègues dans la revue Current Biology. Il ne s’agit pas encore de deux espèces mais de deux écotypes, autrement dit deux groupes qui ont développé des traits distincts adaptés à des habitats différents.

Les fauvettes qui passent l’hiver en Grande-Bretagne ont le bec plus pointu, pratique pour picorer la nourriture fournie, et les ailes plus rondes, ce qui est plus commode pour manœuvrer. En revanche les fauvettes qui migrent en Espagne ont les ailes plus allongées, mieux adaptées aux vols longs, et le bec plus large pour consommer des fruits, notamment des olives.

Selon Martin Schaefer, il n’est pas certain que ces deux écotypes finiront pas donner deux espèces. Pour cela il faudrait que le comportement des humains demeure stable pendant encore plusieurs décennies. En revanche cela illustre l’impact des actions humaines sur l’évolution du monde vivant.
Source: Sciences-et-Avenir.com

Fauvette à tête noire femelle

Quelques conseils:
Quelle nourriture utiliser ?

Les incontournables

Les aliments riches en lipides et donc en énergie seront très appréciés par de nombreux oiseaux :

– la graisse : margarine, beurre, saindoux, suif, lard, non salés, seuls ou en mélange avec des graines.

– les graines de tournesol

– les cacahuètes : non salées et non grillées, décortiquées ou en coques

– les fruits secs: noisettes, noix, amandes décortiquées voire concassées

* Les petites graines, indispensables aux passereaux à bec fin (rougegorge, accenteur mouchet…) : millet, avoine, chènevis (chanvre), alpiste, navette, pavot… ou les flocons d’avoine
* Le maïs concassé, le blé, l’orge
* Les fruits : pommes, poires, pour les merles et grives ; noix de coco fraîche pour les mésanges ; raisins secs.
* Vers de farine : pour les insectivores (rougegorge, accenteur mouchet, troglodyte, roitelets…). Leur élevage se pratique dans un petit terrarium contenant du son humidifié.
* L’eau

Les gourmandises à ne donner qu’en petites quantités

* Les pommes de terre cuites : appréciées des merles et grives, geais…
* Les fromages secs : croûtes, dés, fromage râpé
* Le riz ou les pâtes cuits : pour les tourterelles, les moineaux
* Les miettes de pain ou de gâteau

Les aliments dangereux pour les oiseaux

Ne jamais donner

* d’aliments salés
* de pain sec ou de biscottes, de déchets de pâtisserie, de noix de coco desséchée, qui gonflent et provoquent des troubles digestifs
* de lait
* de larves de mouches (asticots), très résistantes et pouvant perforer l’estomac des oiseaux
* de graines de lin ou de ricin qui sont toxiques.
Source: Ligue pour la Protection des Oiseaux – lpo.fr